CDDM

12 jours d'action

Déracinons la violence !

6 décembre 2022 – Le CDDM –

Le comité Femme et Psychiatrie du Collectif de Défense des Droits de la Montérégie (CDDM), ainsi que ses employé.e.s et membres, tiennent à se solidariser avec le mouvement coordonné par la Fédération des femmes du Québec (FFQ) et le comité 12 jours. Ceux-ci organisent depuis maintenant 11 ans, une campagne annuelle, du 25 novembre au 6 décembre, visant à l’élimination des violences systémiques et institutionnelles faites aux femmes.

Nul ne peut oublier les 14 féminicides de l’école Polytechnique de Montréal commis en ce jour en 1989. Il convient tout d’abord de prendre le temps de se recueillir, de se remémorer les victimes et d’avoir une pensée pour leurs proches, mais ce n’est pas suffisant. La violence faite aux femmes est un enjeu de citoyenneté qui dépassent le traumatisme collectif que nous a causé cette tragédie. Pour que la société change, les réflexions doivent aboutir à des gestes concrets pour contrer les violences faites aux femmes et aux filles.

En cette Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes, rappelons-nous que même en 2022, peu importe le statut économique, l’orientation sexuelle, l’origine, le lieu de résidence, le niveau d’éducation ou la religion, des femmes de tous âges sont victimes de violence de toutes sortes engendrées par un rapport inégalitaire historique entre les sexes.

Dans le domaine de la santé, la violence faite aux femmes est toujours présente et ne date pas d’hier. Au 19e siècle, le corps des femmes était objet d’expérimentation pour la médecine en développement. Les débuts de la gynécologie ont été meurtriers et pendant plus d’un demi-siècle, les premiers ‘psychiatres’ soutenait des théories voulant que le système hormonal féminin soit source de troubles mentaux et physiques, et proposaient  que les organes sexuels féminins pourraient être à l’origine de la folie. Rappelons-nous également que le terme hystérie est issu du mot grec hyster ou hustéra, signifiant généralement l’utérus.

Seriez-vous surpris d’entendre que certains de ses postulats trouvent encore écho aujourd’hui  ? Oui ? Alors pourquoi, au Québec, encore aujourd’hui, prescrit-on aux femmes environ deux fois plus de médicaments psychotropes qu’aux hommes ? Pourquoi est-ce que les sentiments de frustration, de colère, causés par les inégalités sociales dont les femmes sont victimes, sont-ils assimilés sans questionnement à des symptômes de maladie, tel que la bipolarité, une dépression majeure, ou encore de troubles de l’anxiété, de la personnalité et obsessifs-compulsifs ?

Nous dénonçons toutes formes de violence faites aux femmes, incluant le modèle médical et psychiatrique qui pathologise et médicalise la souffrance et la santé mentale des femmes sans prendre en compte son contexte. Nous partageons dans la conviction que les mentalités doivent changer, les systèmes se transformer et qu’il faut guérir la société dans son ensemble pour permettre aux victimes de reprendre leur pouvoir. Nous sommes debout pour affirmer qu’il est nécessaire que le modèle psychiatrique patriarcal évolue afin que cessent TOUTES les formes de violence faites aux femmes.

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